L’électricité grimpe, le confort ne se négocie pas et la clim split réversible s’impose comme le joker qui chauffe en hiver, rafraîchit en été et divise la dépense énergétique. Capable de restituer jusqu’à cinq fois l’énergie qu’elle consomme, cette pompe à chaleur compacte promet des économies spectaculaires sans chaudière ni cheminée. Décryptage d’un équipement qui fait baisser la facture tout en gagnant de la place et du confort.
Clim split réversible, principe et atout économies
Fonctionnement pompe à chaleur air air
Une clim split réversible s’appuie sur le principe de la pompe à chaleur air-air. Le groupe extérieur capte les calories contenues dans l’air ambiant, même lorsqu’il fait froid. Ce transfert de chaleur est assuré par un fluide frigorigène qui circule entre l’unité extérieure et les unités intérieures. En hiver, le compresseur élève la température du fluide puis diffuse la chaleur dans les pièces via les splits. En été, le cycle s’inverse : la chaleur intérieure est rejetée dehors, à la manière d’un réfrigérateur. Une seule installation couvre donc chauffage et climatisation, sans chaudière, ni cheminée, ni conduit d’évacuation.
Cet échange thermique repose sur l’électricité uniquement pour actionner le compresseur et les ventilateurs. Résultat : pour 1 kWh consommé, l’appareil restitue en moyenne de 3 à 5 kWh de chaleur ou de froid. C’est cette multiplication d’énergie « gratuite » puisée dans l’air qui explique la baisse de la facture par rapport à des convecteurs électriques ou à une chaudière vieillissante.
COP SCOP et technologie inverter
Le COP (Coefficient de performance) exprime le rendement instantané d’une PAC mesuré dans des conditions normées, COP 3 signifie qu’un kilowatt d’électricité fournit 3 kW de chauffage. Le SCOP (Seasonal COP) élargit le regard à toute la saison de chauffe, intégrant les variations de température extérieure. Sur les modèles récents, un SCOP voisin de 4 est courant : l’utilisateur couvre donc 75 % de ses besoins de chaleur avec l’énergie puisée dans l’air, seuls 25 % proviennent du réseau électrique.
La technologie inverter joue un rôle clé. Au lieu d’alterner marche et arrêt comme les anciens on – off, le compresseur module en continu sa vitesse. Les atouts : démarrages doux, maintien d’une température stable, usure réduite et surtout baisse de la consommation, jusqu’à 30 % d’électricité en moins sur une saison de chauffe. Couplé à un bon SCOP, cet inverter fait du split réversible un allié confiance pour alléger durablement la ligne « chauffage » de la facture d’énergie.
Quels gains sur la facture de chauffage et clim
Tableaux d’économies 40 80 120 m²
Partons d’un scénario simple : un logement chauffé jusqu’ici par des convecteurs électriques (rendement 1) et remplacé par une pompe à chaleur air-air split affichant un SCOP 4. Le prix moyen du kWh électrique est fixé à 0,23 €.
Surface | Conso annuelle convecteurs (kWh) | Coût convecteurs (€/an) | Conso PAC (kWh) | Coût PAC (€/an) | Gain annuel (€/an) | Gain (%) |
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40 m² | 4 800 | 1 104 € | 1 200 | 276 € | 828 € | -75 % |
80 m² | 9 600 | 2 208 € | 2 400 | 552 € | 1 656 € | -75 % |
120 m² | 14 400 | 3 312 € | 3 600 | 828 € | 2 484 € | -75 % |
Le refroidissement d’été pèse peu dans la balance. Même en tablant sur 500 h de fonctionnement, la PAC consommerait en moyenne 1,7 kWh/h pour 80 m², soit 195 € sur la saison : un coût absorbé par les économies réalisées en hiver.
Simulation avant après pour un foyer type
Voici la photo d’une famille de quatre personnes vivant dans une maison de 90 m², jusqu’alors chauffée par des radiateurs électriques et équipée l’été d’un climatiseur mobile énergivore.
Avant | Après PAC multi-split | |
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Chauffage (kWh) | 10 800 | 2 700 |
Chauffage (€/an) | 2 484 € | 621 € |
Clim été (€/an) | 160 € (mobile) | 110 € (split) |
Facture totale | 2 644 € | 731 € |
Économie nette | 1 913 € par an | |
Investissement PAC | 8 000 € pose comprise | |
Retour sur investissement | 4,2 ans |
À la clé, près de 2 000 € d’économies chaque année, un confort été-hiver amélioré et un amortissement en un peu plus de quatre ans, avant même l’application des aides financières.
Combien consomme une climatisation split réversible
Méthode de calcul kWh et coût horaire
Formule de base : Puissance électrique absorbée (kW) × durée d’utilisation (heures) = consommation (kWh). Pour convertir en euros, on multiplie le résultat par le prix du kWh figurant sur la facture.
Exemple concret : un monosplit affichant 2,5 kW de puissance électrique fonctionne 3 heures. 2,5 kW × 3 h = 7,5 kWh. Avec un tarif moyen de 0,23 € / kWh, le coût horaire atteint 0,58 € et la session de 3 heures revient à 1,73 €. Sur une saison de climatisation de 300 h, la dépense grimpe à 69 € ; en mode chauffage, 500 h portent la note à 115 €. Les écarts observés dans les foyers s’expliquent par la plage de 1,5 à 2,5 kWh / h mesurée par l’ADEME pour les appareils domestiques.
Impact réglages température sur la conso
La consigne reste le premier levier d’économie. Les tests menés par plusieurs installateurs et la base de données ADEME montrent qu’écarter le thermostat de seulement 1 °C fait varier la consommation de ± 7 %. En été, passer de 23 °C à 25 °C réduit la facture d’environ 14 %. En hiver, tenir 20 °C au lieu de 22 °C ampute de la même façon la dépense énergétique sans sacrifier le confort lorsque l’isolation suit.
Trois gestes simples amplifient l’effet :
- activer le mode “éco” ou “inverter” pour stabiliser la température sans à-coups énergivores,
- programmer des plages de fonctionnement plutôt que laisser tourner en continu,
- fermer volets et portes intérieures pour limiter les déperditions.
Combinées, ces mesures maintiennent la clim split dans le bas de la fourchette de 1,5 kWh / h, gage d’économies durables.
Prix d’achat et retour sur investissement
Budget matériel et pose mono et multi split
Pour un ensemble monosplit (une unité extérieure, une unité intérieure), le ticket d’entrée tourne autour de 2 000 € tout compris pour une petite chambre de 2,5 kW. Sur un séjour de 40 m², le budget grimpe plutôt à 3 000 €, tandis qu’un appareil haut de gamme avec SCOP supérieur à 4 avoisine les 4 500 €. La facture se ventile en moyenne à 60 % de matériel et 40 % de main-d’œuvre, mise en service incluse.
Le passage au multisplit change d’échelle. Un duo de consoles pour deux pièces coûte de 5 000 à 8 000 € posé, un quadrisplit pour couvrir la majorité d’une maison oscille entre 9 000 et 12 000 €. Les écarts viennent de la puissance totale, du nombre de percements, de la longueur des liaisons frigorifiques et des options (commande connectée, gain acoustique, fluide R32 à charge réduite). Les taxes et la TVA réduite à 5,5 % sont déjà incluses, les aides seront détaillées plus loin.
Durée d’amortissement selon énergie remplacée
Le gain annuel dépend du prix de l’énergie quittée et du rendement de la pompe à chaleur air-air. Sur la base d’un SCOP moyen de 3,5 et d’un hiver de 8 000 kWh utiles, la consommation chute autour de 2 300 kWh électriques. Avec un kWh facturé 0,23 €, la dépense chauffage passe à 530 €, soit jusqu’à 950 € d’économies par rapport à des convecteurs classiques.
- Chauffage électrique par convecteurs : ROI 3 à 5 ans. L’économie peut atteindre 60 à 75 % de la facture initiale.
- Chaudière fioul : ROI 5 à 6 ans. Le split couvre l’intersaison et une grande part de l’hiver, le fioul n’intervient qu’en pointe.
- Chaudière gaz standard : ROI 6 à 7 ans. Le différentiel de coût énergie est moindre mais le confort été ajoute de la valeur d’usage.
- Gaz à condensation ou granulés : ROI souvent au-delà de 7 ans. Le choix se justifie surtout par le besoin de climatisation estivale.
En ajoutant les aides publiques, une installation bien dimensionnée se rembourse la plupart du temps avant la fin de la garantie compresseur, ce qui sécurise le foyer contre les hausses futures du kWh.
Aides financières pour climatisation réversible
CEE MaPrimeRénov TVA réduite
Trois dispositifs soutiennent l’achat d’une climatisation réversible :
- Certificats d’économie d’énergie (CEE) : les fournisseurs d’énergie versent une prime pour chaque kilowattheure évité. Le particulier touche directement l’aide ou la voit déduite de la facture de l’installateur.
- MaPrimeRénov’ : la subvention de l’Agence nationale de l’habitat valorise les pompes à chaleur air-air dans le cadre d’un remplacement de chauffage électrique, fioul ou gaz.
- TVA à 5,5 % : appliquée sur le matériel et la pose quand l’habitation a plus de deux ans et que l’entreprise est Reconnue garante de l’environnement (RGE).
Conditions pour en bénéficier et montants
Les règles varient selon le profil du foyer et la performance de l’équipement. Points clés :
- Logement principal, construit depuis plus de deux ans.
- Travaux réalisés par un artisan RGE, avec un matériel affichant un SCOP ≥ 3,9 et une puissance < 12 kW pour la plupart des barèmes.
- Revenus du ménage : MaPrimeRénov’ augmente quand les ressources baissent. Quatre profils existent : très modestes, modestes, intermédiaires, supérieurs.
Ordres de grandeur constatés sur le terrain :
- Prime CEE : de 90 à 450 € pour un monosplit, jusqu’à 1 000 € pour un multisplit couvrant plus de 60 m².
- MaPrimeRénov’ : 500 € pour un foyer intermédiaire, 800 € pour un ménage modeste, 1 000 € pour un profil très modeste. Les revenus supérieurs ne sont pas éligibles.
- TVA réduite : économie immédiate d’environ 10 % sur la facture globale par rapport au taux plein.
En cumulant CEE, MaPrimeRénov’ et TVA à 5,5 %, le budget d’une installation monosplit peut être ramené sous la barre des 2 000 €, tandis qu’un multisplit quatre pièces voit sa facture abaissée d’environ 15 % à 20 %.
Bien dimensionner et installer son clim split
Règle 100 W par m² et bilan thermique pro
Le raccourci le plus cité reste la « règle des 100 W par m² » : on attribue 100 watts de puissance frigorifique ou calorifique pour chaque mètre carré de surface, hauteur sous plafond standard, isolation moyenne. Un séjour de 40 m² exigera donc autour de 4 kW, une suite parentale de 20 m² environ 2 kW. Cette estimation rapide rend service pour présélectionner un modèle dans un catalogue et vérifier la cohérence d’un devis.
Elle ne suffit pourtant pas à garantir la bonne taille du groupe extérieur. Orientation sud, baies vitrées, combles mal ou très isolés, altitude ou climat continental, autant de paramètres qui font varier la charge réelle de 30 % et plus. Le seul moyen d’éviter un surdimensionnement coûteux ou un sous-dimensionnement frustrant reste le bilan thermique réalisé par un professionnel RGE. L’installateur mesure les déperditions pièce par pièce, intègre l’apport solaire, le taux de renouvellement d’air, les usages et fournit ensuite une puissance précise, généralement avec deux valeurs : besoin chauffage et besoin rafraîchissement. Le gain ? Des cycles de fonctionnement plus longs, un meilleur rendement saisonnier SCOP, une durée de vie accrue et un confort stable.
Erreurs courantes à éviter lors de l’installation
Même le meilleur appareil perd tout son intérêt si la pose bâcle quelques détails. Les installateurs sérieux suivent les prescriptions des fabricants et les règles NF DTU. Soyez attentif aux points suivants :
- Mauvais emplacement des unités intérieures : une console soufflant directement vers un canapé ou un lit crée des courants d’air et force l’utilisateur à monter la température, donc à consommer plus.
- Manque d’espace autour du groupe extérieur : adosser l’unité à un mur ou l’enfermer dans un coffrage étouffe le flux d’air, fait grimper la pression et le bruit, réduit le COP.
- Liaisons frigorifiques trop longues ou mal isolées : au-delà de la longueur maxi préconisée, la perte de charge impose de recharger en fluide et abaisse le rendement ; sans isolation, les calories se dissipent en chemin.
- Absence de support anti-vibratile : un simple silent-bloc évite la propagation des vibrations dans la façade et les plaintes du voisinage.
- Erreur de raccordement électrique : un disjoncteur dédié, calibre adapté et protection différentielle sont imposés. Un branchement sauvage sur la prise cuisine met en danger l’électronique Inverter.
- Non-respect du tirage au vide : purger l’air et l’humidité du circuit est obligatoire pour éviter corrosion interne et perte de performance. Une pompe à vide et un manomètre certifié doivent être utilisés au moins 20 minutes.
Contrôler ces points lors de la réception du chantier limite les mauvaises surprises et prolonge la garantie constructeur souvent conditionnée à une installation conforme.
Bonnes pratiques d’utilisation et entretien
Réglages hiver été pour optimiser le SCOP
Le SCOP grimpe lorsque l’écart entre la température intérieure et extérieure reste raisonnable. En pratique : en hiver, viser 19 °C à 20 °C dans les pièces de vie suffit. Chaque degré supplémentaire alourdit la facture d’environ 7 %, chiffrent les installateurs interrogés. En été, la consigne idéale tourne autour de 26 °C, voire 27 °C la nuit ; au-delà, le confort ressenti varie peu mais la consommation bondit.
- Mode Inverter Auto dès que la température extérieure dépasse 15 °C en mi-saison, pour éviter les cycles marche-arrêt qui dégradent le rendement.
- Débit de ventilation réglé sur « Low » ou « Silent » la majeure partie du temps : moins de turbulences, moins de poussière, meilleur échange thermique.
- Programmation horaire : abaisser la consigne de 2 °C quand le logement est vide, réenclencher 30 minutes avant le retour grâce au minuteur ou à la domotique.
- Portes fermées la nuit pour profiter du zone-control et maintenir chaque pièce à la température souhaitée sans sursolliciter le groupe extérieur.
Dernier réflexe : dégivrer le groupe quand la température chute sous 5 °C. Les appareils récents lancent l’opération seuls, encore faut-il laisser le cycle se terminer pour protéger l’échangeur et conserver un SCOP proche de 4.
Entretien obligatoire coûts et fréquence
Un split réversible aspire l’air intérieur : poussière, pollen et graisses finissent sur les filtres, puis sur l’échangeur. Sans nettoyage régulier, le rendement chute jusqu’à 15 %, et la qualité de l’air avec. La partie « facile » se fait maison : un passage d’aspirateur sur les filtres toutes les deux à quatre semaines, un coup d’éponge tiède sur la façade et la bouche de soufflage.
- Contrôle annuel par un frigoriste certifié : vérification de l’étanchéité, pression du fluide R32, fonctionnement des sondes, nettoyage chimique de la batterie. Compter 120 € à 150 € pour un monosplit, 180 € à 250 € pour un multisplit.
- Obligation légale : inspection obligatoire des systèmes de climatisation et PAC air-air de puissance nominale supérieure à 12 kW, tous les cinq ans. Amende possible en cas de manquement.
- Contrat d’entretien : environ 10 €/mois, il inclut la visite annuelle et un dépannage sous 48 h, intéressant pour les logements chauffés exclusivement par la clim réversible.
Respecter ces étapes prolonge la durée de vie de l’installation au-delà de quinze ans et garantit des performances proches des valeurs affichées par le fabricant.
FAQ sur la climatisation split réversible
Peut on chauffer toute la maison
Un split réversible peut couvrir l’ensemble d’un logement si trois conditions sont réunies : un dimensionnement rigoureux, une isolation correcte et une température extérieure restant dans la plage de fonctionnement du compresseur. Sur un pavillon bien isolé, on compte en moyenne 100 W de puissance calorifique par mètre carré ; un 120 m² exigera donc un appareil ou un réseau d’appareils totalisant environ 12 kW. Lorsque le mercure descend sous –7 °C, le rendement baisse fortement, d’où l’intérêt d’un appoint (résistance électrique intégrée, poêle à bois, radiateurs existants). En pratique, les installateurs proposent souvent un réseau multi-split ou un système gainable pour distribuer la chaleur pièce par pièce, avec des thermostats indépendants qui évitent la surconsommation.
Fluide R32 est il plus écologique
Le R32 affiche un PCA (potentiel de réchauffement global) de 675, soit trois fois moins que l’ancien R410A. Son efficacité énergétique supérieure réduit la charge de fluide d’environ 30 %, ce qui limite encore l’impact carbone. Il n’est pas neutre pour autant : c’est un HFC, légèrement inflammable, dont la fuite reste réglementée. Les fabricants ont choisi ce compromis car il offre un bon rendement, se recycle, et prépare la filière à des fluides encore plus vertueux comme le R454B ou le R290. En bref, le R32 constitue un progrès mesurable mais pas l’aboutissement de la transition écologique.
Multi split ou gainable que choisir
Le choix se joue entre confort, esthétique et budget d’installation.
- Multi-split : une unité extérieure alimente de 2 à 5 blocs muraux. Chaque pièce obtient son réglage, l’installation est peu invasive et le coût reste contenu. Idéal en rénovation légère ou lorsque les combles sont inaccessibles.
- Gainable : la même unité extérieure souffle l’air dans un réseau de conduits dissimulé dans les faux plafonds. Seules les grilles d’insufflation restent visibles. Le résultat est très discret, l’air est mieux réparti et le niveau sonore au plus bas, mais la pose nécessite des travaux de plâtrerie et elle coûte environ 20 % de plus.
En résumé, on retient le multi-split pour sa flexibilité et sa rapidité de mise en service, le gainable pour son intégration invisible et son confort haut de gamme, surtout lors d’une rénovation lourde ou d’une construction neuve.
En misant sur une clim split réversible, on remplace les kilowatts engloutis par des convecteurs par une énergie captée gratuitement dans l’air, soit jusqu’à 75 % de charges en moins. À l’heure où chaque degré gagné alourdit la facture, pourquoi ne pas faire réaliser un bilan thermique pour mesurer le vrai potentiel de son logement ? Ceux qui franchiront le pas disposeront d’un double bouclier, financier et climatique, quand la prochaine vague de froid ou de chaleur frappera.