Canicule répétée et factures d’électricité galopantes, le climatiseur fixe gagne du terrain avec une promesse simple : un confort quatre saisons pour un budget contenu. Derrière cette promesse, une mécanique discrète mais redoutablement efficace, du split mural à l’Inverter, bouscule les codes du chauffage traditionnel. Décryptage d’une solution qui rafraîchit l’été, chauffe l’hiver et allège le porte-monnaie.
Climatiseur fixe, fonctionnement et composants clés
Principe split mural et groupe extérieur
Le climatiseur fixe le plus courant adopte l’architecture monosplit : un module mural à l’intérieur et un groupe extérieur reliés par deux liaisons frigorifiques et un câble électrique. Le circuit fermé de fluide frigorigène assure la navette des calories. Dans l’unité intérieure, l’évaporateur absorbe la chaleur de la pièce, l’air est soufflé par un ventilateur ultra-silencieux (jusqu’à 19 dB A en mode nuit pour les modèles A+++). Le fluide, passé à l’état vapeur basse pression, migre vers le groupe extérieur. Là, le compresseur le comprime, il se condense en libérant sa chaleur hors du logement. Une vanne d’expansion abaisse ensuite la pression avant un nouveau cycle.
Les composants clés :
- unité intérieure : échangeur aluminium-cuivre, ventilateur tangentiel, filtres antipoussière et parfois plasma ou UV pour traiter l’air
- groupe extérieur : compresseur hermétique, condenseur, ventilateur axial, carte électronique de puissance
- liaisons : tubes cuivre calorifugés, câble de commande, gaine d’évacuation des condensats
En mode chauffage réversible, une vanne quatre voies inverse le sens de circulation : l’unité murale devient condenseur et souffle l’air chaud, le groupe extérieur évacue le froid. On parle alors de pompe à chaleur air-air.
Inverter et fluide R32 pour plus d’efficience
La technologie Inverter pilote la vitesse du compresseur en continu. Résultat : pas de démarrages brutaux, une température stable au dixième de degré et jusqu’à 30 % d’électricité en moins qu’un système on/off, rappelle l’ingénieur Paul Fiorotto chez Daikin. Les meilleurs appareils affichent un SEER supérieur à 8 et un SCOP dépassant 4,5, gages d’économies été comme hiver.
Ils fonctionnent désormais avec le fluide frigorigène R32. Son pouvoir de réchauffement global (GWP 675) est 68 % plus faible que le R410A qu’il remplace. Moins visqueux, il améliore aussi l’échange thermique, ce qui permet de réduire la charge de fluide et la taille des échangeurs. Autre atout, le R32 est mono-composant, donc plus facile à recycler et à réutiliser lors des opérations de maintenance.
Durée de vie et entretien annuel obligatoire
Un climatiseur fixe réversible bien dimensionné tient couramment 15 à 20 ans. Pour préserver cette longévité : nettoyage des filtres tous les mois par l’utilisateur, contrôle d’étanchéité et vérification des paramètres de fonctionnement chaque année par un professionnel titulaire de l’attestation de capacité. Cette visite est obligatoire dès qu’une installation contient plus de 2 kg de fluide ou dépasse 12 kW (la quasi-totalité des monosplits actuels). Elle comprend :
- contrôle pression, température et intensité électrique
- recharge ou récupération du fluide si besoin
- nettoyage antibactérien de l’échangeur et du bac à condensats
- audit des performances, mise à jour éventuelle du micrologiciel
Le respect de cet entretien préserve la garantie constructeur, maintient le rendement saisonnier et évite les surconsommations liées à un filtre colmaté ou à une fuite de fluide.
Fixe ou mobile, comparatif consommation et confort
Consommation kWh et indices SEER SCOP
Consommation instantanée : un split mural réversible classé A+++ tourne autour de 0,8 kWh par heure en mode froid, là où un monobloc mobile flirte avec 1,5 à 2,5 kWh. L’écart grimpe à près d’un tiers sur la facture annuelle, encore accentué quand le mobile doit fonctionner en continu pour maintenir la température.
Performance saisonnière : le SEER (refroidissement) dépasse 8 pour les meilleurs fixes Inverter, quand les mobiles plafonnent souvent à 3 ou 4. Même dynamique en chauffage avec un SCOP supérieur à 4,5 pour les splits, soit plus du double du rendement d’un mobile réversible. Les indices élevés traduisent une modulation fine du compresseur : la machine ne délivre que l’énergie strictement nécessaire, limitant les pics d’appel de puissance.
Impact sur le réseau électrique : un split correctement dimensionné démarre en douceur grâce à l’Inverter et lisse la courbe de charge, alors qu’un mobile on/off relance son compresseur à pleine puissance à chaque cycle. À puissance frigorifique égale, le kWh économisé par le fixe se traduit par moins de CO₂ et moins de disjonctions en période de canicule.
Niveau sonore intérieur et extérieur
Dans la pièce le split mural descend à 19 dB(A) en mode nuit, équivalent à un bruissement de feuilles. Le mobile reste dans les 50 dB(A), proche d’une conversation normale : ventilateur, compresseur et évacuation d’air chaud se trouvent tous dans le même coffret. Travailler ou dormir à côté change l’expérience de confort.
À l’extérieur le groupe d’un fixe émet 42 à 47 dB(A) à un mètre, valeur comparable à une rue calme. Placé en façade ou sur un balcon, il respecte la réglementation qui impose de ne pas dépasser l’ambiance sonore de voisinage de plus de 5 dB(A) la nuit. Le mobile n’a pas de groupe externe mais rejette l’air chaud par une gaine semi‐rigide toujours entrouverte, laissant passer bruit de soufflage et chaleur vers l’extérieur.
Vibrations et isolation : silent‐blocks et supports antivibratiles sur les fixes limitent la transmission dans la dalle. Sur un mobile, le compresseur posé au sol peut créer un bourdonnement amplifié par le parquet ou le carrelage, surtout en vitesse élevée.
Qualité d’air et gestion de l’humidité
Filtration multiple côté split : pré-filtre, charbon actif et parfois module ionisateur captent poussière, pollens et odeurs. Le mobile se contente souvent d’un tamis basique qu’il faut nettoyer très fréquemment. Le climatiseur fixe assure donc un air plus sain, élément clé pour les personnes allergiques.
Déshumidification maîtrisée : en mode froid, le split condense l’eau sur l’échangeur, puis l’évacue par un drain permanent vers l’extérieur. Taux d’hygrométrie stabilisé autour de 50 %. Sur un mobile, le bac interne se remplit vite : obligation de vidanger ou de brancher un tuyau d’écoulement, au risque de prolifération bactérienne si l’opération tarde.
Renouvellement d’air passif : la gaine d’un mobile crée une dépression qui aspire l’air chaud voisin, donc poussières et polluants. Le split, lui, conserve l’étanchéité du volume et peut intégrer une fonction de traitement complémentaire (plasma, UV-C) selon les gammes. Conclusion : pour le confort respiratoire et l’humidité, le fixe l’emporte nettement, surtout dans les logements humides ou les régions littorales.
Économies d’énergie, réduire sa facture avec un climatiseur fixe
Modulation inverter et COP élevé
La technologie Inverter fait varier la vitesse du compresseur en continu. Au lieu d’arrêts et redémarrages gourmands, l’appareil ajuste finement la puissance au besoin réel. Les relevés communiqués par les fabricants montrent jusqu’à 30 % d’électricité économisée face à un système on / off. En mode chauffage, un climatiseur réversible A+++ affiche un COP de 4 à 5 : pour 1 kWh payé, 4 à 5 kWh sont restitués dans la pièce.
Côté refroidissement, un SEER supérieur à 8 signifie huit unités de froid délivrées pour une unité d’énergie consommée. Résultat, le kWh de clim revient à environ 0,15 €, nettement moins qu’un radiateur grille-pain. Les coefficients sont certifiés par la norme EN 14825, gage de comparabilité entre marques.
Retour sur investissement dans un logement de 90 m²
Scénario type : appartement de 90 m² chauffé par convecteurs électriques, consommation annuelle 12 000 kWh, facture 2 400 €. Installation d’un système bi-split (5 kW + 2,5 kW) : 3 100 € de matériel, 1 200 € de pose, prime CEE de 800 €. Investissement net : 3 500 €.
Avec un SCOP de 4, la nouvelle consommation tombe à 3 000 kWh, soit 600 € par an. Économies : 1 800 €/an. Le retour sur investissement s’établit à 1,9 an, pendant quatorze à dix-huit ans de service restent pour engranger des gains.
- Investissement net : 3 500 €
- Économies chauffage : 1 800 €/an
- Amortissement : moins de 2 hivers
- Durée de vie courante : 15 à 20 ans
Bonnes pratiques d’utilisation et réglages
Un pilotage adapté consolide les économies :
- Consigne : 26 °C en été, 20 °C en hiver. Chaque degré d’écart ajoute 5 à 7 % de consommation.
- Mode Auto vitesse basse la nuit : le compresseur tourne au ralenti, bruit sous 20 dB(A) et rendement optimal.
- Filtres propres : rinçage toutes les deux semaines en période soutenue, le flux d’air reste libre.
- Programmation hebdomadaire : lancement juste avant le retour à domicile, gain proche de 10 %.
- Étanchéité et occultation : volets fermés au plus chaud, joints de porte en bon état, la charge de climatisation diminue.
Ces gestes, ajoutés à l’Inverter, permettent de réduire d’un tiers la part chauffage et climatisation dans le budget énergie sans rogner sur le confort.
Prix et coût d’installation d’une climatisation fixe
Prix matériel mono et multisplit
Monosplit mural : le ticket d’entrée démarre autour de 1 200 € TTC pour un ensemble complet (unité extérieure + unité intérieure) labellisé A++ avec fluide R32. Les appareils milieu de gamme bien notés SEER > 6,5 se situent entre 1 800 et 2 500 €, tandis que les modèles premium Inverter A+++ dépassent 3 000 € quand la puissance approche 5 kW.
Multisplit : la centrale extérieure coûte de 700 à 2 000 € selon la puissance. Il faut y ajouter chaque console intérieure : 370 à 800 € l’unité pour un mural, 900 à 1 400 € pour une console plinthe ou un gainable compact. En pratique, un système 3 pièces (3,5 kW + 2 x 2 kW) s’affiche autour de 3 500 à 5 000 € en matériel seul, hors installation.
Coût de pose RGE et contrat de maintenance
La main-d’œuvre se facture en moyenne 40 à 70 €/h chez un frigoriste certifié RGE QualiPAC. Les installateurs préfèrent travailler au forfait : comptez 500 à 1 500 € pour un monosplit (mise en service et perçage compris) et 1 200 à 3 000 € pour un multisplit de deux à cinq sorties, selon la longueur des liaisons frigorifiques et les finitions (goulottes, gainage, protections antivibratiles).
L’entretien annuel reste obligatoire dès que la charge de fluide dépasse 2 kg. Les contrats se négocient entre 120 et 200 € par an : contrôle d’étanchéité, nettoyage batteries, vérification rabats, relevé de consommation, attestation environnement. Un bon suivi prolonge la durée de vie à 15 ou 20 ans et maintient les performances annoncées.
Budget total comparé au chauffage électrique
Prenons un logement de 90 m² bien isolé, besoin annuel de chauffage estimé à 12 000 kWh. Des convecteurs électriques, rendement 1, consommeraient la même énergie et engendreraient environ 2 760 € de facture (base 0,23 €/kWh). Une clim réversible A+++ affichant un SCOP de 4,0 fournit la même chaleur avec 3 000 kWh, soit 690 € par an. Économie nette : 2 070 € chaque hiver.
En additionnant matériel haut de gamme monosplit séjour + 2 consoles chambres (4 500 €) et pose RGE (1 800 €), le budget initial atteint 6 300 €. La différence de facture par rapport au 100 % électrique couvre l’investissement en trois saisons de chauffe environ. Cette logique reste valable en petit appartement : même avec un kit monosplit entrée de gamme posé pour 2 500 €, le retour sur investissement se situe souvent sous cinq ans, tout en profitant du rafraîchissement l’été.
Aides financières pour la clim réversible
Prime énergie CEE et TVA réduite
Le Coup de pouce CEE récompense les kilowattheures d’énergie finale économisés. Pour une pompe à chaleur air air, la prime atteint couramment 834 € pour une maison individuelle chauffée à l’électricité, moins pour un logement déjà équipé d’un chauffage gaz. Le montant exact varie selon la zone climatique, la surface et le profil de revenus. Le dossier s’obtient auprès d’un « obligé » (fournisseur d’énergie) ou d’un délégataire spécialisé. La demande doit être enregistrée avant la signature du devis, sinon l’aide est perdue.
Autre avantage immédiat : la TVA à 5,5 % appliquée au matériel et à la main-d’œuvre lorsque l’installation est réalisée par une entreprise certifiée RGE dans un logement achevé depuis plus de deux ans. L’artisan la déduit directement sur la facture, aucune paperasse pour le particulier.
MaPrimeRénov’ pour pompe à chaleur air air
Longtemps écartée, la PAC air air réversible est de nouveau éligible à MaPrimeRénov’ pour les ménages modestes et très modestes, sous conditions :
- logement principal construit depuis plus de quinze ans
- installation par un professionnel RGE QualiPAC
- valeurs SCOP et SEER conformes aux exigences de performance de l’Anah
Les barèmes actuels : jusqu’à 3 000 € pour un foyer très modeste, 2 000 € pour un foyer modeste. Les autres catégories de revenus doivent se tourner vers les CEE et la TVA réduite. Un bonus de 20 % est prévu en copropriété si le chantier s’inscrit dans un programme global de rénovation.
Démarches administratives et dossiers à monter
- Valider le devis RGE : avant toute signature, récupérer les attestations RGE QualiPAC de l’installateur et faire préciser la puissance, le fluide R32 et les coefficients SEER / SCOP sur le devis.
- Pré-enregistrer la demande CEE : choisir un opérateur, créer un compte en ligne, télécharger l’offre, puis signer le devis. Après travaux, envoyer facture, PV de mise en service et formulaire Cerfa.
- Créer son espace MaPrimeRénov’ : dépôt du dossier sur maprimerenov.gouv.fr avec pièces d’identité, avis d’imposition et devis. L’accord de l’Anah doit arriver avant le début des travaux.
- TVA 5,5 % : remplir l’attestation simplifiée fournie par l’artisan le jour de la signature. Aucune démarche supplémentaire.
- Suivi et versement : une fois les travaux réceptionnés, transmettre la facture acquittée et le certificat de mise en service. La prime CEE arrive en général sous huit semaines, MaPrimeRénov’ en trois à quatre mois selon les régions.
Un installateur aguerri propose souvent un accompagnement complet, du montage des dossiers jusqu’au suivi des versements. Ce service est généralement inclus dans le forfait de pose, un gain de temps appréciable pour le particulier.
Choisir son climatiseur fixe selon surface et climat
Dimensionnement BTU par mètre carré
La bonne puissance se calcule d’abord en BTU ou en kW frigorifiques. Un pouce-mètre simple retient généralement 100 W ou 340 BTU par mètre carré pour une pièce standard (mur double parpaing, hauteur sous plafond 2,50 m, isolation correcte). Ce ratio descend à 80 W / 270 BTU dans une maison BBC et grimpe jusqu’à 120 W / 410 BTU pour un salon très vitré plein sud ou un comble mal isolé. Ne pas dépasser 30 % d’écart par rapport au besoin réel : un appareil surdimensionné cyclera trop vite et usera prématurément le compresseur, un modèle sous-dimensionné tournera en continu, gonflant la facture.
Ordre de grandeur :
- 20 m² chambre moderne : 6 000 à 7 000 BTU (≈2 kW)
- 30 m² séjour isolé : 9 000 à 10 000 BTU (≈2,6-3 kW)
- 50 m² plateau semi-ouvert : 15 000 à 18 000 BTU (≈4,5-5 kW)
Au-delà de 70 m² ou si plusieurs pièces sont concernées, le multisplit permet de répartir la puissance sur plusieurs unités intérieures. Un calcul thermique précis intègre aussi les apports internes (occupants, électroménager) et les déperditions d’air neuf.
SEER SCOP à privilégier selon la zone
Le SEER mesure le rendement saisonnier en mode froid, le SCOP celui en mode chaud. Françaises, les réglementations et les aides énergie exigent déjà un SEER ≥ 6,1 et un SCOP ≥ 3,4, mais viser plus haut garantit des économies réelles, surtout là où la clim tourne plusieurs mois.
- Zone H1 (Nord, Est, montagne) : chauffage d’appoint fréquent. Choisir SCOP ≥ 4 et SEER ≥ 7 pour conserver un COP intéressant à −7 °C. Les gammes A+++ Daikin, Mitsubishi ou Panasonic annoncent 4,5 à 5,2.
- Zone H2 (bassin parisien, façade ouest) : besoins équilibrés. Viser SEER ≥ 7,5 et SCOP ≥ 4 garantit un confort quatre saisons tout en restant éligible au bonus CEE.
- Zone H3 (Sud, littoral méditerranéen) : refroidissement prédominant. Les modèles affichant SEER ≥ 8 deviennent prioritaires, le SCOP peut se limiter à 3,5 si le chauffage principal reste une autre énergie.
Un oeil sur la fiche produit révèle également la classe énergétique par climat (chaud, tempéré, froid) issue de la norme EN 14825 : un excellent repère pour confirmer le profil du compresseur et la justesse du fluide frigorifique.
Critères bruit design connectivité
Bruit. Les derniers splits muraux tombent à 19 dB(A) en mode nuit, à peine plus qu’une brise dans une bibliothèque. Pour éviter les tensions de voisinage, la réglementation bruit de voisinage fixe 50 dB(A) maxi à la limite de propriété : vérifier la pression acoustique du groupe extérieur et prévoir plots antivibratiles quand elle dépasse 45 dB(A).
Design. Le mural reste le plus installé, mais les consoles basses se fondent dans le mobilier, les cassettes 4 voies disparaissent au plafond et le gainable offre une bouche quasi invisible. Les fabricants déclinent aujourd’hui des faces avant personnalisables, du blanc mat à l’effet inox, pour épouser un intérieur contemporain.
Connectivité. WiFi natif ou carte optionnelle, l’unité se pilote depuis un smartphone, un assistant vocal ou via le protocole Home Assistant. Programmation horaire, géolocalisation et suivi de consommation permettent de couper l’appareil quand le logement est vide et d’économiser jusqu’à 15 % d’électricité selon l’ingénieur Paul Fiorotto (Daikin). Pour la domotique avancée, vérifier la compatibilité Modbus / KNX et la présence d’un compteur d’énergie intégré.
Étude de cas et témoignages utilisateurs
Maison individuelle, installation monosplit
Dans un pavillon de 110 m² près de Nantes, la famille Lefèvre cherchait à réduire une facture de chauffage électrique jugée trop lourde. Conseillée par un installateur RGE local, elle opte pour un système monosplit réversible A+++ (puissance nominale 5 kW, SEER 8,6, SCOP 4,6) placé dans la pièce de vie de 48 m². Le groupe extérieur se fixe en façade nord pour limiter l’ensoleillement et les nuisances sonores côté jardin. Travaux réalisés en une demi-journée : perçage du mur, pose des goulottes, mise sous vide et raccordement électrique dédié 16 A. Coût global facturé : 3 950 € matériel et pose, contrat d’entretien la première année inclus.
« Le soir même on profitait déjà de la clim en mode silence », raconte Sophie Lefèvre, séduite par les 19 dB(A) mesurés à un mètre de l’unité intérieure. L’objectif principal restait le chauffage hivernal : l’ancien convecteur de 3 kW a été déposé, l’air chaud du split étant réparti dans le reste de la maison grâce à un simple ventilateur de plafond.
Bilan énergétique un an après la pose
Les relevés du compteur Linky livrent un verdict clair. Avant travaux : 11 200 kWh pour le chauffage et près de 900 kWh d’appoint ventilateur l’été. Après installation : 2 450 kWh pour chauffer et 180 kWh pour rafraîchir, soit une économie de 8 470 kWh, l’équivalent de −75 % sur la facture. Converti en euros, le foyer passe de 1 050 € à 285 € annuels au tarif Bleu, sans changement de mode de vie. Le gain de confort est aussi cité : température stable à 21 °C, diminution de l’humidité intérieure de 9 points en moyenne selon le capteur du salon, et niveau sonore extérieur limité à 43 dB(A) la nuit.
L’indemnité CEE perçue, 780 €, couvre déjà plus de 20 % de l’investissement initial. Les Lefèvre prévoient donc un retour sur investissement d’environ quatre ans, soit un an plus tôt que l’estimation du devis grâce à la douceur réelle de l’hiver.
Conseils de pro pour une durée de vie longue
Interrogé sur le chantier, Arnaud Péron, technicien frigoriste depuis vingt ans, rappelle trois gestes clés pour atteindre les 15 à 20 ans de service annoncés :
- Filtration : aspirer les filtres toutes les quatre semaines, laver à l’eau tiède, laisser sécher avant remise en place pour éviter la surconsommation due à une perte de débit.
- Inspection annuelle par un professionnel certifié (contrôle de charge R32, serrage des connexions, test d’étanchéité). Un contrat à 120 € inclut le nettoyage chimique de l’échangeur extérieur, souvent négligé.
- Implantation soignée : dégager 30 cm autour du groupe, protéger de la neige ou des feuilles, poser silent-blocs pour limiter les vibrations qui fatiguent les soudures cuivre.
Il conseille aussi de maintenir la consigne hiver à 20 °C et d’activer le mode nuit pour laisser l’inverter tourner en régime bas, ce qui réduit le nombre de cycles courts et prolonge la durée de vie du compresseur.
FAQ climatiseur fixe
Entretien et contrôle d’étanchéité
Entretien climatisation fixe. Un split mural réversible renferme un fluide frigorigène classé F-Gas qui doit rester confiné. La loi impose une vérification périodique pour toute pompe à chaleur air-air dont la charge dépasse 5 tonnes équivalent CO₂ (en pratique, la majorité des monosplits domestiques restent sous ce seuil, mais l’entretien biennal est exigé dès 4 kW). L’installateur RGE inspecte : pression circuit, serrage des raccords flare, état des isolants, nettoyage échangeurs et bac à condensats. Le forfait varie entre 90 et 150 € et conditionne souvent la garantie fabricant de 5 ans.
Un contrôle d’étanchéité se déroule manomètre connecté, détection électronique d’halogène puis tirage au vide et pesée si une recharge s’avère nécessaire. Un fluide manquant de 10 % abaisse le rendement de 15 % et fait grimper la facture électrique. Conserver les fiches d’intervention, elles servent de preuve pour l’assureur en cas de sinistre.
Installation possible en autoconstruction
Beaucoup de distributeurs proposent des kits monosplit préchargés avec flexibles sertis. Le particulier peut poser les supports, percer le mur de 65 mm, tirer l’alimentation électrique dédiée et accrocher les unités. En revanche, le raccordement final et la mise en service restent réservés à un frigoriste titulaire d’une attestation de capacité. Le professionnel vient alors : tirer le vide, ouvrir les vannes, vérifier absence de fuite, paramétrer la télécommande. Compter 200 à 400 € pour cette opération, nettement moins que la pose complète mais indispensable pour rester dans les clous réglementaires et conserver la garantie.
Avant de se lancer, vérifier la section de câble (souvent 3G2,5 mm² sur disjoncteur 16 A), l’évacuation des condensats par gravité et l’accès dégagé au groupe extérieur afin d’éviter la résonance contre la façade.
Pannes courantes et solutions rapides
Panne n° 1 : plus de froid ou de chaud. Examiner d’abord les filtres intérieurs : un tamis colmaté coupe jusqu’à 30 % du débit d’air. Nettoyer à l’eau tiède puis sécher. Vérifier ensuite le mode sélectionné sur la télécommande, un appui involontaire sur « ventilation seule » est fréquent.
Panne n° 2 : codes erreur clignotants. Les fabricants publient la liste dans la notice. Un code U4 ou E0 signale souvent un défaut de communication carte électronique. Couper l’alimentation trois minutes, relancer, cela suffit parfois. Si le code revient, faire appel au SAV, la carte peut être oxydée.
Panne n° 3 : bruit anormal ou vibration. Contrôler le niveau des plots anti-vibratiles du groupe extérieur, resserrer les vis du carter et dégager feuilles ou brindilles du ventilateur. Un léger balourd provoque rapidement un ronronnement à 50 dB.
Panne n° 4 : givre sur l’unité extérieure. En mode chauffage, le dégivrage automatique se déclenche par inversion de cycle. Si le givre persiste, un manque de fluide ou un capteur défectueux est probable : intervention pro obligatoire, sans quoi le compresseur peut rendre l’âme.
Passer au climatiseur fixe, c’est mettre la technologie au service d’un confort durable tout en freinant la facture énergie. Le choix d’un modèle ajusté à la surface et installé par un professionnel certifié transforme cette promesse en économies palpables dès la première saison. Reste une interrogation, combien de logements saisiront cette opportunité avant que la prochaine vague de chaleur n’impose une réponse massive et vraiment sobre en carbone ?