Face à des factures électriques qui grimpent et à des étés plus chauds, le rendement énergétique des climatiseurs et pompes à chaleur s’impose comme un enjeu décisif pour ménages et entreprises. L’indicateur clé, l’EER, révèle en un coup d’œil combien de froid ou de chaud un appareil délivre pour chaque kilowatt consommé, et chaque dixième de point gagné se traduit par des euros sauvegardés. Pourquoi viser un EER élevé, comment le mesurer et quels gains réels espérer ? Les réponses dans les lignes qui suivent.
EER SEER COP : comprendre les indices de performance
Calcul de l’EER et définition officielle
EER signifie Energy Efficiency Ratio. Il se calcule en laboratoire en divisant la puissance frigorifique fournie (en kW) par la puissance électrique absorbée lorsque l’air extérieur est stabilisé à 35 °C. Exemple : un mono-split qui délivre 3,5 kW de froid et consomme 0,85 kW affiche un EER de 4,1. Plus le ratio est élevé, moins l’appareil prélève de kilowattheures sur le compteur pour un même confort.
La méthode de mesure est encadrée par la norme européenne EN 14511. Elle impose des conditions d’essai fixes : température intérieure 27 °C, hygrométrie 47 %, aucun mode économie ni inverter bridé. Le résultat figure sur la fiche technique et l’étiquette énergie. À chaque dixième de point gagné, les ingénieurs estiment 3 à 4 % d’électricité économisée sur la saison de refroidissement.
Normes européennes et classes énergétiques
La directive éco-conception 626/2011 classe les climatiseurs et pompes à chaleur air-air de A+++ à G. Les seuils les plus courants pour le mode froid :
- A+++ : EER ≥ 4,6
- A++ : 4,1 ≤ EER < 4,6
- A+ : 3,6 ≤ EER < 4,1
- A : 3,2 ≤ EER < 3,6
L’étiquette énergie affiche aussi le SEER, indicateur saisonnier introduit pour coller à l’usage réel, part-load compris. Les fabricants doivent fournir ces deux valeurs, ce qui permet au consommateur de comparer un gain d’achat immédiat à des économies sur toute la durée de vie de l’appareil.
Différence entre EER SEER et COP
EER : performance instantanée en mode climatisation, mesurée à pleine charge. SEER : moyenne pondérée sur plusieurs températures extérieures, incluant les phases à charge partielle et les arrêts. C’est donc SEER qui reflète la consommation annuelle d’été. Enfin, COP (Coefficient of Performance) applique le même principe que l’EER mais en mode chauffage, à une température extérieure de référence de 7 °C. Son équivalent saisonnier est le SCOP.
Dans une climatisation réversible, un EER élevé ne garantit pas automatiquement un COP élevé, même si les deux coefficients partagent la même technologie frigorifique. Pour juger un appareil réellement polyvalent, il faut vérifier les deux chiffres : SEER pour l’été et SCOP pour l’hiver.
Pourquoi viser un EER élevé pour climatisation et chauffage
Impact direct sur la facture de climatisation
Un EER élevé signifie qu’un climatiseur fournit davantage de froid avec la même quantité d’électricité. D’après Engie Home Services, chaque point supplémentaire peut retrancher jusqu’à 10 % de kWh sur la saison. Prenons une unité mono-split 2,5 kW : avec un EER de 4,0 plutôt que 3,0, la dépense annuelle tombe d’environ 185 kWh à 140 kWh. Au tarif réglementé, le portefeuille économise 40 € sans changer d’usage. Les tests comparatifs de Que Choisir confirment l’écart : deux appareils de puissance identique, EER 3,1 contre 4,8, laissent 125 kWh sur la table tous les ans. Ces gains sont d’autant plus visibles lors des épisodes chauds où la machine tourne en continu. Mieux encore, un EER élevé place l’appareil dans les classes A++ ou A+++ de l’étiquette énergie, critère qui pèse sur la valeur de revente et la motivation des assureurs habitation à proposer des rabais « équipement efficient ».
Réduction des coûts de chauffage via le COP
Une climatisation réversible affiche deux visages : EER en mode froid, COP en mode chaud. Les fabricants qui soignent l’un optimisent souvent l’autre, car les échangeurs, le compresseur et l’électronique pilotent les deux cycles. L’étude ADEME sur les pompes à chaleur air-air montre jusqu’à 60 % d’économies de chauffage par rapport à des convecteurs si le COP frôle 4,5. Dans une maison T3 analysée par Atlantic, le passage à une PAC EER 4,2 / SCOP 4,6 a réduit la facture annuelle de 840 € à 490 €, soit 350 € gardés chaque hiver. Autre intérêt : avec un COP élevé, la courbe de performance reste avantageuse même lorsque le mercure descend autour de 0 °C, limitant le recours à la résistance électrique d’appoint, très gourmande en énergie.
Bilan carbone et fluide frigorigène R32
Consommer moins de kilowattheures c’est émettre moins de CO₂, même sur un mix électrique bas carbone. Mitsubishi Electric évalue à deux fois moins les émissions d’un split EER 5,1 par rapport à un modèle EER 3,0. Le choix du fluide joue aussi. Les gammes récentes adoptent le R32, un HFC doté d’un potentiel de réchauffement global trois fois inférieur à celui du R410A qu’il remplace. Couplé à un EER ou un COP élevés, le R32 limite la quantité de fluide nécessaire, donc le risque climatique en cas de fuite. Enfin, viser les classes A++ ou A+++ prépare déjà la future directive Eco-Design qui durcira les seuils d’efficacité et de GWP, une façon de prolonger la durée de vie réglementaire de l’équipement.
Comparer les climatiseurs et PAC : méthode et outils
Tableau comparatif des meilleurs EER du marché
Les modèles ci-dessous font partie des rares appareils dépassant un EER 5, seuil qui place déjà l’équipement en classe A+++ pour le mode froid. Les données proviennent des fiches techniques fabricants recoupées avec le banc d’essai GuideClimatisation et les mesures laboratoire QueChoisir.
Modèle | Type | EER | SEER | COP | Prix public constaté |
---|---|---|---|---|---|
Daikin FTXM 35 | Mono-split 3,5 kW | 5,42 | 8,7 | 4,6 | ≈ 1 200 € |
Mitsubishi MSZ-AP 25 | Mono-split 2,5 kW | 5,10 | 8,6 | 4,7 | ≈ 1 050 € |
Toshiba Seiya 18 | Mono-split 5 kW | 5,00 | 8,4 | 4,3 | ≈ 950 € |
Panasonic Etherea Z | Mono-split 3,5 kW | 4,90 | 8,6 | 4,8 | ≈ 1 140 € |
Atlantic Fujitsu ASYG 12 | Mono-split 3,4 kW | 4,60 | 7,9 | 4,5 | ≈ 980 € |
Chaque dixième de point EER coûte environ 30 € à l’achat selon le baromètre marché GuideClimatisation. Or, l’étude ADEME montre qu’un gain de 0,5 point permet d’épargner près de 50 kWh par saison sur une maison T3 équipée d’un mono-split, soit environ 11 € au tarif réglementé. Le surcoût initial se rentabilise donc en quatre à cinq ans, avant même d’intégrer les économies en chauffage générées par le COP.
Décrypter l’étiquette énergie en magasin
L’étiquette collée sur l’unité intérieure condense plusieurs indicateurs :
- Classe énergétique (A+++ à D). Elle se base sur le SEER pour le froid et le SCOP pour le chaud, pas sur l’EER ; un appareil A+++ affiche donc un EER d’au moins 4,6.
- Consommation annuelle de référence exprimée en kWh, calculée pour 500 heures de fonctionnement au point de test européen. Ce chiffre permet une comparaison rapide entre deux puissances identiques.
- Niveau sonore en décibels, souvent oublié, alors qu’un compresseur plus silencieux accepte plus facilement une vitesse réduite et donc un meilleur rendement.
- Pictogramme clim-chauffage signalant la réversibilité. Sur une PAC air-air, vérifier que les deux colonnes (froid et chaud) affichent au moins A++.
Regarder uniquement la lettre sans lire la ligne EER expose à des surprises. Certains fabricants obtiennent le A++ grâce à un très bon SCOP mais un EER moyen. Pour une utilisation essentiellement estivale, mieux vaut inverser la logique : d’abord l’EER, puis la classe.
Influence température extérieure et charge partielle
Le test officiel du EER s’effectue à 35 °C extérieur, compresseur tournant à plein régime. En conditions réelles, la machine fonctionne rarement à 100 %. Dans les bureaux RT2012 suivis par EnergiePlus, le compresseur passe 80 % de son temps sous les 60 % de charge. Or, à charge partielle, le rendement peut perdre 20 % si la carte électronique réduit mal la vitesse du moteur.
Autre variable : la température extérieure. À 30 °C, un split EER 5 descend à 4,3 alors qu’un modèle EER 3,2 tombe sous 2,6, double punition pour la facture. Les gammes haut de gamme protègent mieux le rendement grâce à un compresseur inverter large plage et un échangeur surdimensionné. D’où l’intérêt de compléter la fiche EER par la courbe de performance fournie par le fabricant, véritable « photo » du comportement réel dès que la météo s’écarte du scénario laboratoire.
Études de cas et calculateur d’économies
Maison individuelle : retour d’expérience concret
Contexte : pavillon T3 de 72 m² près de Nantes, chauffage par convecteurs électriques, facture annuelle 840 € (3 700 kWh). Le propriétaire opte pour une PAC air-air mono-split 2,5 kW affichant un EER 4,2 et un SCOP 4,6 (source : dossier Atlantic). Mise en service en mars, thermostat réglé à 26 °C en été et 20 °C en hiver.
- Consommation annuelle après travaux : 1 900 kWh, soit 490 €.
- Gain net : 350 € par an, donc 42 % d’économies sur l’ensemble climatisation + chauffage.
- Émissions CO₂ divisées par deux, l’électricité économisée équivalant à cinq allers-retours Paris-Lyon en TGV.
Comment vérifier vos propres gains ? Multipliez votre facture électrique dédiée au confort (kWh) par la formule : kWh x (1 − EERactuel/EERcible). Par exemple, passer d’un EER 3 à 4,2 permet un écart de 28 %. Le calculateur ci-dessous applique ce ratio automatiquement et intègre le prix du kWh que vous renseignez.
Bureaux tertiaires : gains mesurés sur site
Site pilote : plateau open space de 1 200 m² construit sous RT2012. Le gestionnaire remplace une centrale de traitement d’air EER 3,2 par un système modulable EER 4,5 (données EnergiePlus). Plage de consigne : 24 °C été, 21 °C hiver.
- Avant rénovation : 70 kWh/m².an, soit 84 MWh et environ 15 000 € de dépense énergétique.
- Après rénovation : 55 kWh/m².an, soit 66 MWh et 11 900 € de dépense.
- Économie annuelle : 18 MWh et 3 100 € (−21 %). Le gain grimpe à 4 000 € dès que le prix du kWh passe au-dessus de 0,22 €.
- Impact confort : réduction de 0,6 °C des écarts de température observés en périphérie bureaux, diminution de 5 dB du niveau sonore.
Le suivi sur douze mois confirme une légère dérive de performance : l’EER réel chute d’environ 8 % sur les pics de charge, principalement à cause de filtres encrassés. La maintenance trimestrielle prescrite par le fabricant permet de contenir cette dérive sous 3 %.
Retour sur investissement et seuil de rentabilité
Mémo calcul : ROI = (surcoût d’achat) ÷ (économies annuelles). Sur la maison nantaise, la PAC coûte 2 800 € de plus qu’un simple split entrée de gamme EER 3. Le ROI est donc de 2 800 ÷ 350 ≈ 8 ans, ramené à 6 ans avec MaPrimeRénov’ de 900 €.
Seuil de rentabilité : plus le prix du kWh grimpe, plus le point mort arrive tôt. Pour un climatiseur résidentiel, le seuil se situe autour de 0,22 €/kWh : au-delà, un EER 4,2 devient rentable en moins de 6 ans. Côté tertiaire, la frontière est à 0,18 €/kWh, seuil où l’EER 4,5 couvre son surcoût d’environ 30 €/0,1 point en quatre saisons.
Calculateur interactif : entrez le prix actuel de l’électricité, la puissance nominale de votre appareil et deux valeurs d’EER. L’outil restitue :
- Les économies énergétiques et monétaires sur un an.
- Le temps d’amortissement en années.
- Le gain CO₂ basé sur le mix électrique français.
Ces repères concrets aident propriétaires comme facility managers à arbitrer entre budget initial et baisse durable des charges.
Aides financières pour équipements à EER élevé
MaPrimeRénov’ et dossiers à constituer
MaPrimeRénov’ reste la porte d’entrée la plus connue pour financer une pompe à chaleur performante. La règle : déposer la demande avant signature définitive du devis, sur la plate-forme officielle, avec un installateur RGE (Reconnu garant de l’environnement). Les pièces attendues sont la dernière feuille d’imposition, le devis détaillé mentionnant la classe d’efficacité A++ ou A+++ et la référence du matériel, la preuve de qualification RGE et un RIB. Pour une PAC air-eau l’aide varie de 3 000 € à 5 000 € selon le revenu du ménage, majorée d’un bonus « sortie de passoire » si la rénovation globale fait gagner 55 % d’énergie. Les PAC air-air à EER élevé n’entrent plus dans le barème classique ; elles restent éligibles quand elles s’inscrivent dans un « parcours accompagné » ou dans MaPrimeRénov’ Copropriété, à condition qu’un audit démontre 35 % d’économies sur l’ensemble du bâtiment.
Primes CEE et cumul possible
Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) finance les mêmes équipements, sans critère de revenu. Pour une PAC air-air haute efficacité, la fiche BAR-TH-129 impose une étiquette chauffage mini A++ (SCOP ≥ 3,9) ; la prime atteint en moyenne 250 à 450 € pour un mono-split et dépasse 900 € pour un multisplit couvrant tout un logement. Les offres « Coup de pouce Chauffage » proposées par les fournisseurs d’énergie peuvent doubler ces montants si l’appareil remplace un convecteur électrique ou un chauffage fioul. Le cumul MaPrimeRénov’ + CEE reste autorisé, dans la limite de 90 % du coût TTC pour les ménages très modestes et 80 % pour les ménages modestes ; au-delà, la fraction excédentaire est déduite de la prime CEE.
TVA réduite et bonus locaux
Un climatiseur réversible à EER élevé et COP performant profite d’une TVA à 5,5 % sur l’appareil comme sur la main-d’œuvre, dès lors qu’il assure le chauffage principal ou d’appoint du logement. Un simple monosplit dédié au rafraîchissement reste taxé à 20 %. Plusieurs collectivités ajoutent des coups de pouce : l’Éco-chèque Logement Occitanie (jusqu’à 1 500 €), la prime Écorénov de Bordeaux Métropole ou les aides énergie de certaines caisses de retraite. Ces dispositifs exigent presque toujours un audit énergétique et la preuve d’une classe A++ minimum, gage d’un EER supérieur à 4,1. Les montants locaux peuvent se cumuler avec CEE et MaPrimeRénov’ sans dépasser 100 % de la facture, d’où l’intérêt de monter un dossier complet avant la signature du devis.
Conseils pour maintenir un EER optimal toute l’année
Entretien des filtres et maintenance préventive
Un filtre obstrué fait chuter le débit d’air et peut dégrader l’EER de 0,2 à 0,4 point selon les essais comparatifs de QueChoisir. Un simple nettoyage tous les quinze jours en période de climatisation suffit souvent : aspirateur puis passage sous l’eau tiède, séchage complet avant remise en place. Quand le logement subit beaucoup de poussière ou de pollens, passer plutôt à un rythme hebdomadaire. Compléter ce geste par une visite technique annuelle : contrôle des ventilateurs, serrage des connexions, vérification du condensat. Les fabricants annoncent jusqu’à 15 % d’électricité économisée grâce à cette routine (chiffre Maison-et-Travaux).
Pour les usages intensifs (bureaux, commerces), un contrat de maintenance préventive trimestriel réduit les arrêts imprévus et prolonge la durée de vie du compresseur, l’organe clé du rendement énergétique. Les techniciens mesurent alors l’intensité absorbée, la température de refoulement et ajustent l’équilibrage aéraulique lorsque plusieurs splits sont raccordés sur une même unité extérieure.
Réglage thermostat et bonne isolation
Chaque degré en moins sur le thermostat en mode froid augmente la consommation d’environ 7 % (source ADEME). Pour garder un EER élevé sans sacrifier le confort, viser 25 °C en été et 19 °C en hiver. Programmer des plages horaires, par exemple coupure automatique la nuit si la température extérieure chute, évite les cycles courts qui pénalisent l’efficacité à charge partielle. Les modèles connectés proposent un suivi sur smartphone, un bon moyen de visualiser les dérives et de corriger rapidement.
L’autre levier reste l’isolation : joints de fenêtres, coffres de volets roulants, doublage des combles. Une enveloppe performante limite les gains thermiques l’été et les pertes l’hiver, le compresseur travaille moins longtemps, l’EER nominal se rapproche alors de la valeur mesurée en laboratoire. Dans un pavillon rénové énergétiquement, Engie Home Services a observé une consommation annuelle inférieure de 20 % par rapport à une maison identique non isolée, à climatiseur équivalent.
Contrôle du fluide et mise à jour logicielle
Un manque de fluide frigorigène, même de 10 %, entraîne une pression d’évaporation plus basse, donc un échange thermique moins efficace. Résultat : le compresseur tourne plus longtemps, l’EER chute et la facture grimpe. Un contrôle d’étanchéité prolongé par un appoint de R32 lorsque c’est nécessaire permet de conserver le ratio d’origine, tout en respectant la réglementation F-Gas. Les techniciens mesurent la surchauffe, la sous-refroidissement et ajustent la charge pour rétablir le point de fonctionnement optimal.
Dernier geste souvent négligé : la mise à jour du micrologiciel. Les fabricants publient régulièrement des patchs qui affinent la loi de régulation, optimisent la vitesse du ventilateur ou intègrent de nouveaux algorithmes de dégivrage. Avec un simple port USB ou un module Wi-Fi, une opération de cinq minutes suffit pour gagner jusqu’à 4 % de rendement sur l’ensemble de la saison de refroidissement, selon les retours terrain de Daikin Europe.
FAQ sur l’EER et les économies d’énergie
Quelle valeur d’EER considérer comme élevée ?
Les seuils officiels fixés par l’Union européenne placent la barre d’un EER « haut de gamme » à 4,6 ou plus, soit la classe A+++. Entre 4,1 et 4,5, on reste dans l’excellent (A++). À l’inverse, la moyenne du marché tourne autour de 3,8 ; passer de 3,8 à 4,8 réduit la consommation estivale d’environ 20 %, selon les essais croisés de l’ADEME et de Que Choisir. Concrètement, viser un EER supérieur à 5 pour un mono-split ou une PAC air-air assure des économies notables, même si le coût d’achat grimpe en proportion.
L’EER suffit-il à choisir un appareil performant ?
Non, l’EER n’est qu’un instantané en mode froid à 35 °C extérieur. Pour estimer la dépense annuelle il faut regarder le SEER qui intègre les variations de température sur toute la saison, et le SCOP pour le chauffage. Un bon appareil combine EER élevé, SEER supérieur à 6,5, SCOP au-delà de 4 et un fluide R32 moins impactant pour le climat. Autres critères décisifs : niveau sonore, facilité d’entretien, garanties, disponibilité des pièces.
Comment l’EER évolue-t-il avec le temps ?
En conditions réelles, l’indice perd peu à peu de sa superbe. Les relevés sur sites tertiaires publiés par Energie Plus indiquent une baisse de 15 à 25 % dès la troisième année si les filtres et batteries ne sont pas nettoyés. L’encrassement, les petites fuites de fluide, la fatigue du compresseur ou un mauvais réglage du débit d’air expliquent cette dérive. Un contrat de maintenance annuel, le remplacement des filtres et un contrôle de charge maintiennent l’écart sous les 5 %.
Quelles marques offrent le meilleur rapport EER prix ?
Le comparatif indépendant de GuideClimatisation classe actuellement Mitsubishi – série MSZ-AP, Daikin – gamme Perfera et Toshiba – Seiya en tête, avec des EER de 5 à 5,4 pour un surcoût limité à une centaine d’euros face à des modèles autour de 4. Chez les généralistes, Panasonic et Atlantic présentent un EER honorable (4,2 à 4,5) à prix plus doux. Vérifier systématiquement le couple EER/SEER sur la fiche technique : certaines références d’une même marque varient fortement.
Peut-on mesurer soi-même l’EER réel ?
Oui, à titre indicatif. Il faut relever la puissance électrique instantanée avec un wattmètre emboîtable sur la prise ou une pince ampèremétrique, puis estimer la puissance frigorifique délivrée : débit d’air x différence de température entre soufflage et reprise. Un débitmètre à ailettes et deux thermocouples suffisent mais la marge d’erreur reste élevée. Pour un diagnostic fiable, mieux vaut confier la mesure à un frigoriste équipé d’un débitmètre balomètre et d’une station de mesure de pression.
La course à l’EER n’est pas un détail technique, elle trace la frontière entre dépenses qui s’envolent et confort durable. Choisir dès maintenant un climatiseur ou une PAC affichant A+++ revient à récupérer, saison après saison, chaque kilowattheure gaspillé tout en limitant les émissions liées au froid comme au chaud. Reste à voir qui, des fabricants ou des utilisateurs, franchira le premier le cap d’un EER 6 sans faire grimper la facture d’achat ?