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PAC air eau, baissez vos factures et gagnez en confort thermique

Table des matières

Entre factures de chauffage qui grimpent et besoin de confort toute l’année, la pompe à chaleur air eau séduit par sa capacité à transformer l’air extérieur en kilowatts bon marché. Son secret : un compresseur qui restitue trois à quatre fois l’énergie consommée, épaulé par des aides publiques capables de diviser par deux le coût d’installation. Voici les repères pour comprendre cette technologie et savoir si elle peut, chez vous, détrôner gaz ou radiateurs électriques.

Comprendre le fonctionnement d’une pac air eau

Cycle thermodynamique expliqué simplement

La pompe à chaleur air eau prélève les calories de l’air extérieur et les transfère à l’eau du circuit de chauffage. Tout se joue dans un circuit fermé où circule un fluide frigorigène, généralement le R32, capable de changer d’état à basse température. Le cycle se déroule en quatre étapes :

  • Évaporation : l’air ambiant traverse l’évaporateur, le fluide capte la chaleur et passe de l’état liquide à gazeux.
  • Compression : le compresseur actionné par l’électricité augmente la pression et donc la température du gaz.
  • Condensation : dans le condenseur, le fluide redevenu très chaud cède son énergie à l’eau du réseau de radiateurs ou au plancher chauffant, puis redevient liquide.
  • Détente : la vanne de détente abaisse la pression, le fluide refroidit et retourne vers l’évaporateur pour recommencer le cycle.

L’électricité ne sert qu’à faire fonctionner le compresseur et les ventilateurs. Pour 1 kWh consommé, la PAC restitue couramment 3 à 4 kWh de chaleur, ce qui explique l’attrait économique de la technologie.

COP et SCOP comment mesurer le rendement

COP (Coefficient de performance) désigne le rapport entre la chaleur délivrée et l’électricité consommée lors d’un test normalisé, par exemple 7 °C extérieur et 35 °C départ chauffage. Un COP de 4 signifie que la machine fournit quatre fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Les essais en laboratoire cités par l’UFC-Que Choisir montrent des valeurs allant de 2,2 à −7 °C à 4,6 à 7 °C. Les fabricants communiquent souvent sur un intervalle de 3 à 5.

Le SCOP (Seasonal COP) va plus loin : il moyenne les performances sur une saison entière de chauffage, intégrant les variations de température et les phases de dégivrage. Plus représentatif de la réalité, il sert de référence pour les aides publiques, le seuil requis étant de 3,4 pour atteindre la classe énergétique A++.

  • COP : valeur instantanée, utile pour comparer deux modèles sur une situation donnée.
  • SCOP : indicateur annuel, indispensable pour estimer les économies sur la facture.

Impact de la température extérieure

La performance d’une PAC air eau évolue au rythme de la météo. D’après les données compilées par IZI by EDF, le rendement chute d’environ 2 % pour chaque degré perdu sous 7 °C. Concrètement, un appareil affichant un COP de 4 à 7 °C passera à 3,2 autour de 0 °C et autour de 2,5 lorsque le thermomètre plonge à −7 °C. Deux facteurs entrent en jeu :

  • l’air contient moins de calories quand il fait froid ;
  • le cycle de dégivrage consomme une part non négligeable d’électricité.

Un bon dimensionnement et un ballon tampon limitent les démarrages intempestifs, tandis qu’un mode bivalent (appui électrique ou chaudière d’appoint) prend le relais lors des pics de froid. Le choix d’émetteurs basse température (plancher chauffant, radiateurs 35 °C) maximise la performance quand le thermomètre baisse.

Économies et confort avec une pompe à chaleur air eau

Jusqu’à 60 pour cent d’économies sur la facture

Pilotée par un COP moyen de 3 à 4, la pompe à chaleur air eau restitue trois à quatre fois l’énergie qu’elle consomme. Sur une maison de 100 m² chauffée à l’électrique, les relevés HelloWatt montrent une baisse d’environ 60 % de la dépense annuelle, soit 900 à 1 200 € conservés dans le portefeuille. Le gain reste marqué pour le gaz : Engie chiffre à 750 € l’économie sur une maison de 120 m². Le prix du kilowattheure tombe alors à 0,04 € (mesures UFC-Que Choisir), loin devant le gaz à 0,096 € et les radiateurs grille-pain à 0,18 €. Avec cette différence de coût, le retour sur investissement tourne entre six et huit ans, une durée encore raccourcie par les aides publiques.

  • 1 kWh d’électricité consommé → 3 à 5 kWh de chaleur (donnée Saunier-Duval)
  • Jusqu’à 75 % d’énergie puisée gratuitement dans l’air extérieur (Atlantic)
  • Facture divisée par deux ou trois selon l’énergie remplacée

Confort stable chauffage et rafraîchissement

La régulation inverter ajuste la puissance en continu : plus de yo-yo entre surchauffe et coup de froid, l’eau du circuit reste à la bonne température et la maison aussi. En mode chauffage, l’appareil maintient 35 °C pour un plancher chauffant ou 55-65 °C pour des radiateurs existants. Une version réversible peut faire circuler de l’eau fraîche et abaisser la température intérieure de quelques degrés pendant les pics estivaux, sans la sensation de courant d’air sec d’un climatiseur classique. Les utilisateurs apprécient aussi le démarrage doux à l’intersaison, qui évite les radiateurs brûlants du matin et l’air parfois étouffant des convecteurs.

Étude bruit et voisinage pour un confort acoustique

L’unité extérieure tourne à 35-45 dB(A) à cinq mètres sur les modèles récents, l’équivalent d’un léger bruissement de feuilles. Pour garantir la tranquillité du voisinage, l’installateur conduit une étude acoustique : distance à la limite de propriété, murs réfléchissants, chambres voisines. Les seuils réglementaires français imposent 55 dB(A) le jour et 45 dB(A) la nuit au point de réception. Quelques bonnes pratiques suffisent à rester largement sous ces valeurs :

  • placer le groupe loin des fenêtres et du mur mitoyen
  • poser des plots antivibratiles et un tapis absorbant
  • prévoir un caisson ajouré ou un écran végétal
  • activer le mode nuit qui abaisse la vitesse du ventilateur

Bien pensée, l’installation reste presque inaudible à l’intérieur, sans plainte du voisin d’à côté ni ronronnement continu sur la terrasse.

Prix d’achat et coûts d’entretien d’une pac air eau

Budget moyen matériel et main d’œuvre

Pour une maison individuelle, le ticket d’entrée se situe entre 10 000 et 18 000 € posé selon la synthèse Effy. Le cœur de l’équipement (groupe extérieur, module hydraulique, régulation) représente environ 80 % de la facture. La main d’œuvre RGE, les accessoires hydrauliques, le désembouage et la mise en service comptent pour 15 à 20 %. Les modèles haute température capables d’alimenter des radiateurs à 65 °C se négocient 2 000 à 3 000 € de plus que les versions basse température destinées au plancher chauffant.

À titre indicatif, Atlantic met en avant un prix global compris entre 12 000 et 16 000 € pour une installation standard de 8 à 12 kW. Un devis longuement détaillé reste indispensable car chaque chantier ajoute ses lignes : tranchée pour liaisons frigorifiques, coffret électrique dédié, voire passage en triphasé.

Contrat d’entretien et pannes courantes

La maintenance préventive tourne autour de 180 à 250 € par an pour un contrat comprenant un passage annuel, la vérification d’étanchéité du fluide frigorigène, le contrôle des sécurités, le nettoyage de l’évaporateur et la mise à jour des paramètres de régulation. Au-delà de 12 kW de puissance ou dès que la charge de fluide dépasse 2 kg, cette visite devient obligatoire.

Selon le retour d’expérience d’IZI by EDF, 58 % des arrêts inopinés proviennent d’un filtre bouché ou d’un évaporateur encrassé. Viennent ensuite les sondes de température défaillantes et les défauts de pression d’eau. Le compresseur, élément le plus cher, reste fiable : moins de 5 % de pannes hors garantie sur la base des retours SAV de plusieurs fabricants. Un contrat intégrant la main d’œuvre et le déplacement sur appel d’urgence évite les mauvaises surprises : le remplacement d’une carte électronique flirte avec 400 €, celui d’un compresseur dépasse 1 500 € pièces et main d’œuvre.

Retour sur investissement et durée de vie

Engie chiffre l’économie moyenne à autour de 750 € par an pour une maison de 120 m² qui abandonne le gaz. HelloWatt ramène alors le retour sur investissement à 6 à 8 ans, période raccourcie depuis la flambée des énergies fossiles. Plus la maison est grande, plus la rentabilité s’améliore, à condition que le dimensionnement et l’isolation soient cohérents.

Sur la longévité, les données recueillies auprès d’Atlantic et de l’ADEME convergent : 17 ans de durée de vie moyenne en résidentiel, parfois davantage si l’émetteur basse température limite les cycles de dégivrage. Le compresseur tient en général 60 000 h de fonctionnement, soit environ 20 h par jour sur neuf hivers. Pour préserver cette durée, trois gestes clés : nettoyage annuel du bloc extérieur, vérification régulière de la pression d’eau du circuit et réglage du point de chauffage au plus juste. Au bout du compte, la pompe à chaleur reste l’un des rares équipements capables d’amortir son coût avant la fin de vie mécanique, tout en apportant un kWh thermique facturé près de trois fois moins cher que l’électrique direct.

Aides financières pour installer une pompe à chaleur air eau

MaPrimeRénov et prime coup de pouce expliquées

MaPrimeRénov reste le levier principal. Versée par l’Agence nationale de l’habitat, elle cible les logements occupés depuis plus de deux ans. Le montant dépend du revenu fiscal et du gain énergétique obtenu : jusqu’à 5 000 € pour une pompe à chaleur air eau posée seule, et jusqu’à 15 000 € dans le cadre d’un parcours de rénovation accompagné. Exigence clé : un installateur certifié RGE, un SCOP de la PAC supérieur ou égal à 3,4 et le dépôt de la demande avant le début des travaux. Le versement intervient généralement après la facture, directement sur le compte du particulier.

La prime “coup de pouce Chauffage” complète MaPrimeRénov. Financée par les fournisseurs d’énergie, elle récompense la sortie d’une chaudière fioul ou gaz. Montant indicatif : 2 500 € à 4 000 € selon le niveau de revenu. Un même chantier peut donc bénéficier des deux aides si la PAC remplace un équipement fossile. Pour éviter toute déconvenue, l’attestation CEE doit être signée dès la visite technique de l’artisan.

CEE éco PTZ TVA réduite cumul des subventions

Les certificats d’économies d’énergie (CEE) constituent le second pilier. Les barèmes évoluent régulièrement, mais les installateurs constatent des primes comprises entre 3 000 € et 5 100 € pour une maison individuelle. Les CEE sont ouverts à tous, sans plafond de ressources. Les démarches se font auprès d’un “obligé” (fournisseur d’énergie ou grande surface de bricolage) qui reverse la prime après réception des justificatifs.

L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) finance le reste à charge jusqu’à 50 000 €, remboursable sur quinze à vingt ans, sans intérêt. Aucune condition de ressource, mais la maison doit dater d’avant 1990 et la banque demande le devis signé par un professionnel RGE. L’éco-PTZ peut se cumuler avec toutes les primes précitées sans incidence sur leur montant.

Sur le plan fiscal, l’achat d’une PAC air eau bénéficie d’une TVA réduite à 5,5 % appliquée directement sur la facture matériel et main-d’œuvre quand le logement a plus de deux ans. Cette TVA minorée s’ajoute aux aides sans plafond.

Les subventions sont cumulables : MaPrimeRénov + prime coup de pouce + CEE + éco-PTZ + TVA 5,5 %. Dans les cas les plus favorables, plus de 70 % de la facture initiale peut être financée. Le tableau ci-dessous récapitule un scénario fréquent pour une PAC facturée 14 000 €.

  • MaPrimeRénov : 4 500 €
  • Prime coup de pouce : 3 000 €
  • CEE : 3 500 €
  • TVA 5,5 % : économie d’environ 950 € par rapport à 20 %
  • Reste à charge avant éco-PTZ : 2 050 €, finançable à taux zéro

Dernier conseil : toujours comparer plusieurs devis RGE et vérifier la simulation d’aides sur le portail officiel avant de signer. Les montants varient, mais la combinaison judicieuse des dispositifs transforme souvent la pompe à chaleur en investissement vite rentabilisé.

Bien choisir et dimensionner sa pac air eau

Basse ou haute température critères clés

PAC basse température : l’eau de départ circule autour de 35 °C, parfaite pour un plancher chauffant ou des radiateurs récents dimensionnés large. Le laboratoire de l’UFC-Que Choisir mesure alors un COP de 4,6 par 7 °C extérieur, soit un kWh thermique à environ 0,04 €. L’investissement est souvent inférieur car la puissance requise baisse, mais il faut un logement correctement isolé.

PAC haute température : départ d’eau 55 à 65 °C, indispensable si l’on conserve des radiateurs fonte ou acier dimensionnés pour une chaudière. Le confort reste identique, l’installation allégée, mais le rendement tombe près de 2,2 quand le thermomètre passe sous –7 °C. Le surcoût moyen atteint 15 % selon les devis relevés par Effy.

  • Type d’émetteurs : plancher chauffant ou radiateurs basse température ? Opter pour la version basse et économiser sur la facture.
  • État d’isolation : murs et combles mal isolés favorisent la haute température, en attendant des travaux d’enveloppe.
  • Climat local : en zone douce, la basse température garde un COP élevé presque toute l’année. Dans le Nord-Est, prévoir un appoint ou viser une PAC double service haute température.
  • Budget et aides : les deux versions ouvrent droit aux mêmes primes, mais la basse température atteint plus facilement le SCOP minimal exigé (3,4), gage de subventions maximales.

Calcul des déperditions pour un dimensionnement précis

Une PAC mal calibrée multiplie les cycles courts, use le compresseur et annule les économies. Les bureaux d’études appliquent la formule : Déperdition (W) = Ubât × Surface déperditive × ΔT où Ubât résume l’isolation et ΔT la différence entre température intérieure de référence et température extérieure de base (–7 °C en plaine continentale, 0 °C sur le littoral).

  1. Relever la surface des murs, planchers et toitures en contact avec l’extérieur, ainsi que le coefficient thermique de chaque paroi.
  2. Ajouter les infiltrations d’air (12 à 20 W/m² pour une maison d’avant 2000, 5 W/m² après rénovation BBC).
  3. Majorations : 10 % de marge technique pour les pertes imprévues, 1 kW supplémentaire si l’on produit l’ECS sur le même groupe.
  4. Comparer la puissance obtenue à 80 % de la puissance nominale de la PAC, point où la machine fournit son meilleur rendement.

Exemple réel : maison de 120 m², murs en parpaing isolés par l’intérieur, combles laine de verre. Ubât moyen 0,9. Sous –7 °C, déperdition ≈ 8 kW. Le choix pertinent : une PAC 9 ou 10 kW, SCOP ≥ 3,4, courbe de chauffe réglée à 40 °C pour les radiateurs au rez-de-chaussée. Selon Engie, cette configuration économise près de 750 €/an face au gaz.

Fluide R32 et réglementation environnementale

Le R32 affiche un potentiel de réchauffement planétaire (GWP) de 675 contre 2088 pour l’ancien R410A, soit trois fois moins d’impact. Il est donc privilégié par les fabricants qui annoncent un COP supérieur de 5 à 7 % grâce à une pression de fonctionnement plus basse.

La réglementation F-Gas restreint progressivement les fluides au GWP élevé : le R410A sera interdit dans les petites installations résidentielles. Toute PAC contenant plus de 5 tonnes équivalent CO₂ impose un contrôle d’étanchéité annuel par un technicien certifié. Les installateurs RGE doivent récupérer et recycler les frigorigènes, faute de quoi les aides publiques sont perdues.

Le R32 est classé A2L, légèrement inflammable, ce qui se traduit sur le terrain par une ventilation obligatoire du local technique et l’interdiction de braser sans purge à l’azote. Bien installé, il reste l’option la plus sûre pour conjuguer performance, aides financières et empreinte carbone réduite.

Installation étape par étape avec un installateur RGE

Préparation réseau hydraulique et désembouage

Le professionnel commence par vérifier l’état des tuyauteries, des radiateurs et du plancher chauffant. Tout dépôt de boues ralentit la circulation de l’eau et fait chuter le rendement de la pompe à chaleur. Un désembouage haute pression ou par injection d’un produit dispersant est donc réalisé, puis l’eau du circuit est rincée et filtrée. Le technicien mesure le pH et la conductivité, signes d’une eau désormais neutre et non agressive.

Une fois le réseau propre, il installe un pot à boues magnétique en point bas et un filtre tamis en retour de PAC. Une dose d’inhibiteur anticorrosion est enfin ajoutée pour protéger l’échangeur dans la durée. Cette étape, trop souvent négligée, conditionne la garantie fabricant et explique plus de la moitié des pannes recensées sur le terrain.

Raccordement électrique et protections

La PAC air eau reçoit sa propre alimentation depuis le tableau principal. L’installateur pose un disjoncteur différentiel type A et un fusible adapté à l’intensité démarrage du compresseur. Un sectionneur extérieur assure la coupure de sécurité lors des opérations de maintenance.

Pour lisser les appels de puissance et limiter l’usure, un relais de démarrage progressif ou un variateur peut être prévu sur les modèles haute capacité. Le câble d’alimentation est passé dans une gaine étanche et mis à la terre conformément à la NFC 15-100. Le respect de ces protections évite les surtensions fatales aux cartes électroniques, fréquentes lors d’orages.

Mise en service réglages et suivi connecté

Le fluide frigorigène est pesé, la pression d’épreuve contrôlée, puis vient le premier démarrage. Le technicien RGE règle la loi d’eau, c’est-à-dire la courbe qui adapte la température de départ vers les émetteurs selon la météo. Objectif : obtenir un COP moyen supérieur ou égal à 3,4, seuil d’éligibilité aux aides.

Un module de suivi connecté est ensuite appairé au Wi-Fi du foyer. Il collecte les données de consommation et déclenche des alertes en cas de baisse de performance. L’utilisateur accède sur smartphone à la température de départ, aux cycles du compresseur et peut ajuster les consignes à distance. Cet accompagnement vise à maintenir les économies promises, environ moins 60 % par rapport à un chauffage électrique direct, tout en sécurisant la garantie fabricant jusqu’à 17 ans.

Impact carbone et transition énergétique

Bilan CO2 comparatif PAC gaz fioul

Les sources officielles (ADEME, Base Carbone) fixent les facteurs d’émission à environ 55 g CO₂/kWh pour l’électricité française, 234 g CO₂/kWh pour le gaz naturel et 300 g CO₂/kWh pour le fioul domestique. En partant d’un besoin de 15 000 kWh de chaleur par an, représentatif d’une maison familiale, le tableau change radicalement lorsqu’on passe à une PAC air eau à SCOP 3,5.

  • Chaudière fioul : 15 000 kWh × 300 g = 4,5 t CO₂/an
  • Chaudière gaz : 15 000 kWh × 234 g = 3,5 t CO₂/an
  • PAC air eau : 15 000 kWh ÷ 3,5 = 4 300 kWh d’électricité × 55 g = 0,24 t CO₂/an

Le passage du fioul à la PAC divise donc les émissions par près de 20, et par 15 face au gaz. Même en intégrant le « coût carbone » de la fabrication de la pompe (≈1 t CO₂ répartie sur 17 ans de durée de vie), l’avantage reste massif dès la deuxième année de fonctionnement.

Contribution aux objectifs de sobriété

La sobriété énergétique ne se limite pas à consommer moins, elle exige aussi de consommer mieux. Avec un rendement qui multiplie par trois ou quatre l’énergie fournie pour un kilowattheure électrique, la PAC air eau réduit d’emblée la demande de combustibles fossiles. En remplaçant une chaudière gaz ou fioul, elle allège la pointe hivernale du réseau gazier et libère des quotas d’importation de pétrole, deux points clés pour la planification énergétique française.

L’appareil s’inscrit par ailleurs dans la trajectoire de neutralité carbone : ses besoins électriques peuvent être couverts par un mix déjà faiblement carboné, puis par le développement du solaire et de l’éolien. Couplée à une isolation performante et à une régulation fine des températures, la pompe à chaleur devient un levier central des scénarios de sobriété, car elle transforme chaque kilowattheure non consommé en marge de manœuvre pour le réseau national.

Autre atout, elle prépare les logements aux futurs dispositifs de flexibilité : pilotage automatique en fonction du signal prix, délestage temporaire lors des pics de demande, stockage de chaleur dans les planchers ou ballons tampon. La sobriété ne repose plus uniquement sur des gestes individuels, elle s’appuie sur une technologie capable d’optimiser la consommation heure par heure sans sacrifier le confort.

Cas concret factures avant après pac air eau

Maison de 120 m2 passage du gaz à la PAC

Dans cette maison individuelle de 120 m² à Rennes, occupée par une famille de quatre personnes, le chauffage et l’eau chaude étaient assurés par une chaudière gaz de 17 kW installée depuis quinze ans. La consommation annuelle s’élevait en moyenne à 17 000 kWh gaz (chiffre relevé sur trois hivers), soit une facture de 1 630 € au tarif réglementé. Après visite énergétique et dimensionnement RGE, les propriétaires ont opté pour une PAC air-eau 9 kW haute température, SCOP 3,4, compatible avec les radiateurs acier existants. Investissement total : 14 700 € fourni-posé, ramené à 6 950 € grâce à MaPrimeRénov’ (4 700 €) et aux CEE bonifiés (3 050 €). La pose a inclus désembouage, ajout d’un ballon intégré 190 L et renforcement de la ligne électrique (700 € dans le budget global).

Analyse des économies réelles un an après

Le premier relevé sur douze mois complets affiche 4 980 kWh d’électricité pour le chauffage et l’ECS, facturés 880 € en tarif base. À consommation équivalente, la dépense énergétique chute donc de 1 630 € à 880 €, soit un gain net de 750 €, en ligne avec les estimations Engie pour ce type de surface. Sur le plan environnemental, la maison passe de 3,3 t à 1,2 t de CO₂ par an (facteur d’émission ADEME), soit –64 %. En divisant l’investissement net de 6 950 € par les 750 € d’économies, le temps de retour s’établit à 9,2 ans. Les propriétaires soulignent deux points différenciants : une température intérieure plus stable, même lors des pics de demande, et un besoin d’entretien réduit à un nettoyage de filtre trimestriel plus la visite annuelle obligatoire (150 €). Le seul bémol reste un léger bruit extérieur mesuré à 45 dB(A) à un mètre, jugé acceptable par le voisinage.

Foire aux questions pac air eau

Quelle durée de vie moyenne

Avec un entretien régulier, une pompe à chaleur air eau tient en service entre 15 et 20 ans. Les fabricants sérieux, comme Atlantic, donnent une estimation de 17 ans. Tout dépend de la qualité de l’installation initiale, du respect du nettoyage des filtres et du contrôle du fluide frigorifique. Les statistiques publiées par des réseaux d’installateurs RGE indiquent que près de 60 % des pannes proviennent d’un simple manque de maintenance. Un contrat annuel, facturé en moyenne 200 € pour un modèle résidentiel, suffit à préserver le rendement et à repousser le remplacement de plusieurs saisons.

Peut on coupler PAC et solaire thermique

Oui, le couplage est même de plus en plus proposé. Le solaire thermique produit l’eau chaude sanitaire quand l’ensoleillement le permet, la PAC air eau prend le relais le reste de l’année et assure le chauffage. Cette association offre trois avantages : elle augmente le taux d’énergie renouvelable, réduit le fonctionnement électrique de la pompe en été et prolonge sa durée de vie grâce à un moindre nombre de cycles. Techniquement, il faut un ballon combiné ou un ballon tampon équipé de deux serpentins, une régulation qui hiérarchise les sources de chaleur et une surface de capteurs solaires adaptée (4 à 6 m² pour un foyer de quatre personnes). Les deux systèmes sont éligibles aux mêmes aides, sous réserve d’une installation par un artisan RGE qualifié QualiPAC et Qualisol.

Que faire en cas de grand froid

Lorsque le thermomètre plonge, le COP diminue : les mesures en laboratoire montrent jusqu’à 2 % de rendement perdu par degré sous 7 °C extérieur. Trois options permettent de garder le confort :

  • Dimensionnement juste : choisir un modèle capable de couvrir au moins 85 % des besoins annuels sans appoint évite le sous-chauffe.
  • Résistance électrique intégrée : elle se déclenche automatiquement sous la température de consigne, assurant la puissance manquante sur quelques jours critiques.
  • Chaudière d’appoint ou poêle : dans les régions alpines ou continentales, un système hybride gaz ou un poêle à granulés peut prendre le relais, tout en profitant du tarif d’électricité réduit quand la PAC tourne.

Un entretien pré-hiver, comprenant nettoyage et vérification de la pression hydraulique, limite fortement les arrêts impromptus lors des épisodes de gel prolongé.

Choisir une pompe à chaleur air eau, c’est rompre avec la dépendance aux énergies fossiles tout en divisant sa facture par deux ou trois. Les aides publiques, la durée de vie proche de vingt ans et un kilowattheure thermique facturé à peine quatre centimes en font un investissement éclairé pour un confort constant. Une question reste ouverte : quand l’électricité sera intégralement renouvelable et les logements pleinement connectés, qui acceptera encore de brûler du gaz ou du fioul ?

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David Delgado
Je m’appelle Alex et je suis passionné par la climatisation et le confort thermique depuis plusieurs années. Mon objectif est de partager mon expérience et mes conseils pour vous aider à choisir, installer et entretenir les meilleures solutions adaptées à votre logement. Qu’il s’agisse de trouver un climatiseur performant, d’optimiser l’efficacité énergétique de votre habitation ou de décrypter les dernières tendances en matière de chauffage, je mets tout en œuvre pour vous accompagner à chaque étape et vous offrir un intérieur agréable, été comme hiver.

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